
RDC: le doublement des salaires des militaires contesté pour absence de validation parlementaire

Le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) a annoncé, vendredi 28 mars 2025, le doublement des salaires des militaires et policiers.
Une initiative présentée comme un encouragement aux forces de sécurité, mais qui suscite des réactions partagées au sein de l’opinion publique et de la société civile.
Si certains considèrent cette décision comme une avancée pour l’amélioration des conditions de vie des forces armées, d’autres, à l’instar de Valéry Mandianga, coordonnateur national du Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL), critiquent son manque de conformité légale.
Dans une interview accordée à nos confrères de 7SUR7.CD ce mercredi 2 avril 2025, il a exprimé ses réserves.
Selon lui, cette mesure a été prise sans l’aval du Parlement, ce qui constituerait une violation de la loi sur les finances publiques.
« La décision du gouvernement portant doublement des salaires des militaires est une bonne chose. Nous savons que l’État peut même payer davantage, jusqu’à 1 000 dollars par militaire. Nous avons toujours plaidé en faveur de l’amélioration des conditions de vie des forces armées. Mais nous sommes aussi légalistes et devons veiller à ce que cette décision respecte strictement les lois », a-t-il déclaré.
Il rappelle également que l’article 10 de la loi relative aux finances publiques stipule qu’aucune dépense ne peut être engagée si elle n’est pas prévue dans la loi de finances.
« Aujourd’hui, le Conseil des ministres a pris une décision et le gouvernement l’exécute sans encadrement parlementaire. Cela nous place dans une gestion extra-budgétaire, qui ne garantit ni la transparence ni la reddition des comptes », a-t-il ajouté.
Pour Valéry Mandianga, un passage par le Parlement aurait été nécessaire afin d’assurer une meilleure gestion budgétaire. Il estime que l’Assemblée nationale aurait dû vérifier les effectifs réels des militaires et définir les grades et les salaires de manière équitable.
« Cette vérification en amont aurait permis d’éviter le gaspillage des fonds publics et une explosion budgétaire. Elle aurait également nécessité l’implication de l’Inspection générale de l’armée pour obtenir des chiffres fiables sur les effectifs », a-t-il expliqué
Malgré les critiques, cette augmentation salariale représente une avancée majeure pour les militaires et policiers congolais, souvent confrontés à des difficultés financières. Reste à voir comment le gouvernement répondra aux inquiétudes soulevées concernant la transparence et la gestion budgétaire de cette mesure.
Rédaction victoireinfo.net
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