RDC/Nord-Kivu : l’armée congolaise dénonce la prise de Lunyasenge par le M23 et évoque une violation du cessez-le-feu

La situation sécuritaire demeure tendue dans l’Est de la République démocratique du Congo, après la prise de la localité de Lunyasenge par les rebelles du M23, soutenus par des éléments de l’armée rwandaise, selon les autorités congolaises. Cette attaque, survenue le 2 mai dans le territoire de Lubero (Nord-Kivu), est qualifiée de « violation flagrante du cessez-le-feu » par les Forces armées de la RDC (FARDC), qui dénoncent une menace directe contre les efforts de paix en cours aux niveaux régional et international :

Dans un communiqué publié ce dimanche 4 mai, le lieutenant-colonel Mak Hazukay Malale, porte-parole des FARDC pour le Grand Nord, a fermement condamné cette offensive.

« Cette attaque constitue une violation du cessez-le-feu et des mesures prises pour accompagner les négociations en cours à Doha (Qatar) et à Washington (États-Unis). L’armée congolaise se réserve le droit de riposter sur tous les fronts si la menace du M23 et de ses alliés du RDF persiste.»

Des affrontements violents ont opposé les forces loyalistes aux rebelles lors de cette incursion dans la localité, située sur la côte ouest du lac Édouard. Selon des témoignages recueillis sur place, les rebelles sont arrivés par voie terrestre et lacustre, via les zones de Vutsumbi et Kamandi Gite. Des sources locales évoquent un bilan humain encore indéterminé, bien que des images montrant des militaires congolais tués circulent déjà sur les réseaux sociaux.

La population civile a massivement fui Lunyasenge, craignant de nouveaux affrontements.

« Il est difficile d’établir un bilan précis, surtout que les rebelles contrôlent toujours la localité », confie un habitant à victoireinfo.net.

Lunyasenge est une zone stratégique : à quatre heures de navigation de Kyavinyonge, elle se situe à proximité du parc national des Virunga et constitue un point d’accès vers plusieurs centres névralgiques de la région, notamment Butembo, Beni et Kasindi, à la frontière avec l’Ouganda. Sa chute pourrait ainsi ouvrir un nouveau corridor aux mouvements rebelles dans cette partie déjà fragilisée de l’Est congolais.

Clément Softly