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RDC : vent de tempête dans les rangs de l’armée, quand la discipline reprend ses droits

img-20250605-wa03466199657531902917039 RDC : vent de tempête dans les rangs de l’armée, quand la discipline reprend ses droits



Une onde de choc secoue l’appareil sécuritaire congolais. Ces derniers mois, l’armée de la République démocratique du Congo fait face à une opération de nettoyage interne sans précédent. Des généraux, jusque-là auréolés de prestige, comparaissent aujourd’hui devant la justice militaire.

Si les affaires d’indiscipline ou de fautes stratégiques n’étaient autrefois évoquées qu’à voix basse, elles se déroulent désormais à ciel ouvert, à la barre.

Sous le poids des uniformes impeccablement repassés et des décorations militaires, la réalité est plus trouble. Cinq hauts gradés, appartenant aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et à la Police nationale congolaise (PNC), sont poursuivis pour avoir déserté une position stratégique à Goma, face à l’avancée de la rébellion du M23.

Ce repli, qualifié d’« abandon de poste », a laissé derrière lui non seulement des soldats livrés à eux-mêmes, mais aussi des stocks d’armement tombés aux mains de l’ennemi.

Le procès, instruit par la Haute Cour militaire, se déroule dans un climat de fermeté affichée par les autorités. Si chaque officier est jugé selon les faits qui lui sont propres, comme l’a récemment rappelé le porte-parole des FARDC, l’ensemble du dossier révèle un malaise profond : celui d’une armée tiraillée entre loyautés internes, fragilités stratégiques et pressions politiques.

Le message est clair : les fautes militaires ne seront plus tolérées. Des accusations graves pèsent sur les accusés, notamment celles de « lâcheté devant l’ennemi » et de « violation des consignes ». En droit militaire congolais, ces chefs d’accusation peuvent entraîner de lourdes peines, voire la peine capitale.

Ce procès s’inscrit dans une dynamique plus large de reprise en main de l’appareil sécuritaire par l’État. D’autres dossiers sont à l’étude, incluant des suspicions de corruption, de détournement de fonds et de mauvaise gestion logistique. Pour certains observateurs, il s’agirait enfin d’un tournant vers une armée plus professionnelle et responsable. Pour d’autres, cette manœuvre pourrait aussi servir à régler certains comptes internes.

Quoi qu’il en soit, la société congolaise observe avec attention. Dans un pays meurtri par des décennies de conflits, où les institutions peinent souvent à incarner l’autorité morale, voir de hauts gradés traduits en justice ouvre une brèche d’espoir : celle d’une République où nul n’est au-dessus des lois pas même ceux qui portent l’épaulette.

Rédaction

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