Haut-Uele/Watsa : cinq présumés voleurs lynchés et brûlés à Camp Mbele, le vice-gouverneur fustige une justice populaire «ignoble»

Une scène macabre survenue dans la nuit de dimanche à ce lundi 12 mai à Camp Mbele, une carrière minière située à une dizaine de kilomètres de Moku, en chefferie Mari-Minza, continue de choquer l’opinion publique.

Cinq personnes, présumées voleurs, ont été brûlées vives par des habitants dans un acte de justice populaire que le gouvernement provincial du Haut-Uele condamne fermement.

Dans une déclaration officielle faite ce lundi 12 mai à l’hôtel Kingakati, dans la cité minière de Durba, le vice-gouverneur Christophe Dara Matata a exprimé son indignation face à ce qu’il qualifie d’« acte ignoble et inacceptable dans un État de droit ».

Selon lui, même en cas de flagrance, la population ne doit en aucun cas se substituer aux forces de l’ordre ou à la justice.

« Ces présumés criminels, une fois appréhendés, devaient être remis à la police pour des enquêtes en bonne et due forme », a-t-il déclaré.

Christophe Dara Matata a également déploré la recrudescence de la criminalité dans certaines zones du territoire de Watsa, malgré les efforts déployés par les services de sécurité. Il a rappelé que seule la justice est habilitée à juger et sanctionner les actes criminels, appelant la population à la retenue et à la collaboration avec les autorités.

Le vice-gouverneur a, par ailleurs, instruit les services compétents, notamment la police et les services de renseignement, à ouvrir immédiatement une enquête, non seulement pour identifier les auteurs de cette justice populaire, mais aussi pour faire toute la lumière sur les faits ayant précédé ce drame.

Il sied de signaler que sept personnes brûlées vives ont déjà été enregistrées en l’espace d’un mois dans cette partie du territoire de Watsa.

César Dedebha Fils