
Goma : dialogue direct entre la MONUSCO et les leaders du M23/AFC pour tenter une sortie pacifique de crise

C’est dans une atmosphère tendue mais empreinte de volonté diplomatique que la cheffe de la MONUSCO, Mme Bintou Keita, a rencontré ce vendredi 13 juin 2025 les dirigeants du mouvement rebelle Alliance Fleuve Congo (AFC/M23), actuellement occupant la ville de Goma et bukavu et d’autres territoires dans le nord et sud-kivu. La rencontre, tenue à l’hôtel Serena, s’inscrit dans le cadre d’une série de consultations avant le prochain briefing de la Représentante spéciale au Conseil de sécurité de l’ONU, prévu le 27 juin à New York.
« Je suis venue à Goma dans un esprit d’écoute et d’échange, à un moment critique », a déclaré Mme Keita à la presse à l’issue des discussions. Elle a confirmé avoir rencontré le leadership de l’AFC/M23 dans le cadre d’un dialogue continu visant à encourager une désescalade des tensions dans la région du Nord-Kivu.
La délégation de la MONUSCO, conduite par le Général de division Khar Diouf, comprenait plusieurs hauts responsables onusiens, dont Khaled Ibrahim (représentant de Bruno Lemarquis), Marilyn Ngum Fru (chargée de la protection), Patrice Vahard (Bureau des droits de l’homme), Sakuya Oka (communication stratégique) et David John (logistique).
En face, les représentants du M23/AFC étaient également présents en nombre, notamment Corneille Nangaa (coordonnateur politique), Bertrand Bisimwa, Freddy Kaniki, le Colonel Imani Nzenze et d’autres figures clés de la structure politico-militaire du mouvement.
Pendant près de six heures de discussions réparties en deux sessions, les deux parties ont exploré plusieurs pistes susceptibles de relancer le processus de paix dans l’Est de la RDC. Selon Bintou Keita, les responsables du M23 ont manifesté « leur volonté de trouver une solution pacifique à la crise », ouvrant ainsi une lueur d’espoir pour une désescalade dans une région ravagée par les violences.
La MONUSCO, de son côté, a réitéré son engagement à « appuyer toutes les initiatives susceptibles de favoriser une sortie de crise », insistant sur le rôle de facilitation qu’elle entend continuer à jouer aux côtés des autorités congolaises et des acteurs régionaux.
Bien que la MONUSCO reste une présence controversée sur le territoire congolais, cette initiative de dialogue direct avec les rebelles pourrait marquer un tournant stratégique dans la gestion de l’insécurité persistante à l’Est de la RDC. Les regards sont désormais tournés vers les prochaines étapes concrètes, à quelques jours du rapport de Bintou Keita au Conseil de sécurité.
Clément softly
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